LE FAISEUR D'OMBRE

CRÉATION GRAND PLATEAU 2025

C’est l’histoire d’une jeune fille qui a peur du noir, d’un gardien de phare qui dévore la lumière, d’un monde caché de créatures luminescentes.

Avec Le Faiseur d’ombres, la Cie Ribambelle s'empare de l'archétype de l'ogre (un ogre de lumière) pour livrer un conte merveilleux qui fait réfléchir. Les marionnettes rétro-éclairées, alliage de construction traditionnelle et de nouvelles technologies, surprennent petits et grands par leur langage visuel et enchanteur.

Note d'intention de l'auteur et directeur artistique

En tant que jeune auteur, musicien et producteur en train d'hériter d'une compagnie de marionnettes, je suis actuellement amené à réfléchir à la future direction artistique de la Cie Ribambelle.

Et je me pose régulièrement les questions suivantes : puis-je faire de la marionnette sans être marionnettiste ? Puis-je écrire du théâtre sans être moi-même comédien ? Suis-je seulement légitime pour porter un projet de compagnie ?

À la réflexion, après 15 ans de production théâtrale, 25 ans de musique sur scène, et une vie entière consacrée à l’écriture, je comprends que la véritable question est ailleurs : que puis-je modestement apporter au théâtre avec le parcours qui est le mien ?

Le Faiseur d'ombres est une réponse à cette question. Je vois en quelque sorte cette création comme une « pièce programme » : une œuvre visant à définir les contours de mon projet, comme directeur artistique, pour les années à venir. Au cœur : l'interprète en mouvement et l’alliage construction traditionnelle / nouvelles technologies.

J'ai fini par comprendre récemment que je me fiche pas mal de savoir si les merveilleux artistes avec lesquels je collabore depuis des années sont comédiens, marionnettistes, techniciens ou danseurs... Une fois sur scène et en mouvement sous le regard du spectateur, il n'y a qu'une seule vérité (et je souscris en cela à la pensée de Peter Brook) : nous sommes interprètes et c'est le corps qui entre en jeu. Le reste n'est qu'affaire d'étiquettes, de compétences, d'appétences, d'opportunités ou d'accidents.

Avec Le Faiseur d'ombre, je souhaite placer l'interprète dans un écosystème connecté dont le principal outil d’expression est la lumière : la lumière guide le regard, définit les espaces, transmet une émotion, donne un souffle de vie à un personnage... Le tout dans une scénographie-instrument qui fait dialoguer (au moyen d'un dispositif digital innovant que nous avons inventé) lumière, son et marionnettistes-interprètes. Chacun pouvant “prendre le contrôle” de l’autre.

En somme, mon projet de metteur-en-scène se résume ainsi : utiliser la technologie pour réinterroger le rôle de l'interprète en jeu, et tenter de produire de nouvelles narrations au plateau.

Matthieu LÉONARD